18/05/2012

RAÏS SAÏD ACHTOUK

Saïd Achtouk, de son vrai nom Bizran, naquit au début des années trente au village d'Izouran d'Idaou-Bouzia, dans l'une des plus grandes confédérations tribales du Souss, les Achtouken, d'où son surnom. Cette tradition de se rattacher à sa tribu d'origine est fort répandue chez les rways. Les exemples sont légion : Lhaj Mohamed Albensir en référence à sa tribu d'Ilbensiren, Boubaker Anchad d'Inchaden, etc...

Le père de notre poète est le fqih du village. C'est naturellement lui qui lui a appris le Coran et les rudiments de la lecture et de l'écriture. Il va sans dire qu'il allait s'opposer catégoriquement à la vocation musicale précoce de son rejeton ; pour deux raisons : d'une part, l'interdit religieux frappant la musique, d'autre part, l'image négative qu'ont les musiciens dans l'imaginaire populaire. En fait, les Amazighs ont un rapport ambivalent de fascination / rejet à l'égard de la musique et de la poésie.

Ceci étant dit, notre artiste ne s'est pas consacré uniquement qu'à la musique et à la poésie. Il a eu des activités aussi diverses que variées. Par exemple, les populations d'Idaou-Bouzia lui ont confié un mandat électif pour les représenter au sein du conseil de la commune rurale de Belfaâ, à quelques encablures de la ville d'Agadir. Une tâche dont il s'est acquitté, selon plusieurs témoignages, avec sérieux et dévouement. Il s'est également intéressé au sport et particulièrement au football. Il a présidé, pendant de nombreuses années, aux destinées de l'équipe de Biougra et n'a de cesse de soutenir toutes les équipes emblématiques du Souss, le Hassania et le Raja d'Agadir notamment. Il a aussi monté une entreprise agricole, avec l'aide de l'un de ses amis, pour produire des tomates, mais sans grand succès. Tel a été Saïd Achtouk, un homme touche-à-tout et un personnage haut en couleur.
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